Les limites de la marque employeur en période de pénurie de main-d'oeuvre.
À l’échelle d’une entreprise, on ne peut être que d’accord avec l’idée de « donner plus » ou de « donner mieux » à ses collaborateurs. Mais dans la macro-réalité d’une industrie ou d’une province qui est en pénurie d’emploi, ça ne marche plus, parce qu’attirer un talent, c’est en arracher un à la concurrence…
En continuant à faire de l’emploi un « marché » comme un autre, on scie la branche sur laquelle on est assis… Rien de bon ne sortira de cette escalade : Ubérisation de l’emploi ; hausse des coûts de recrutement et de rétention; enjeux de santé mentale pour les entrepreneurs qui ne voient plus le bout du tunnel (ils veulent tous vendre !); hausse des risques à l’innovation et à l’entrepreneuriat; burnout systémique des employés qui travaillent pour 2 quand ils perdent 1 collègue qui part à la concurrence; désertification des services publics qui manquent d’arguments pour retenir ses talents; privatisation des industries les moins rentables…dont la santé; augmentation générale des prix parce que le coût de la masse salariale est automatiquement transféré sur le « prix à la pompe»; fermeture des TPE et PME au profit des gros joueurs qui se mettent en position de monopole; récession provinciale et décroissance pour tous...
Alors quand je lis : « On ne voudrait pas avoir à modérer notre croissance pour un défi de talent… ». Je crois qu’à l’échelle d’une industrie, d’une province, d’un pays, d’une planète, on devrait y réfléchir…
